Le froid ne transperçait point ma peau. Il ne l'avait jamais fait. Aucun frisson n'avait parcouru mon corps, aucune engelure n'avait engourdit mes doigts, crispés sur la poigné de mon épée...
J'étais à genoux, dans la neige, tentant faiblement ma poitrine visqueuse, couverte de sang, en contraste parfait avec ma peau aussi blanche que la neige qui s'étendait à mes pieds. Pourquoi? Cette question sans réponse ne cessait de revenir dans ma tête, sans trouver son partenaire, la réponse... Le liquide tiède s'écoulait de ma bouche, dans un filet fin, presque harmonieux, reprennant la couleur exacte de mes yeux. Peut-être était-ce mon destin de finir ainsi, au pied su cadavre de la personne que je chérissais le plus.
Mon regard restait obstinément posé sur le corps d'une jeune fille, si semblable en tout point à la mourante. Pourtant, un détails, minime, mais si important, fasait toute la différence ente les deux...L'une respirait, l'autre, plus. Et cette remarque, si évidente, si impossible soit-elle, compressait la poitrine de sa soeur, aux yeux toujours ouverts, alumés d'une lueur indéchiffrable. Aucun mot ne franchissait ses lèvres brodées de sang, perlant délicatement sur le coin de sa bouche.
* si seulement...*
Aucune de ses pensées n'avait de sens. Elles ne se finissaient jamais, restant figées en l'air, terminés par les malheureux point de suspension...
La jeune fille à genoux voulait, voudrait tant, échangé sa vie contre la mort de sa soeur, lui transmettre la seule différence qui séparait les deux jeunes filles, l'une couché, l'autre tenant encore debout, sur le même sol froid qui, autrefois, les réunissait.
* C'est comme avant...de nouveau séparé, déchirer...Et nous ne savons laquelle de nous deux souffre le plus...*
Une larme, la première depuis plusieurs années, réussit à trouver son chemin jusqu'aux yeux rouges foncés, sans expression commune. Et cette larme, fit toute la différence. Elle s'écoula le long de sa joue, éternellement froide, et finit sa route sur la joue de l'autre jeune fille. Un frisson la parcouru et elle s'éffondra également sur le sol gelé, couvert de neige,dans la même position de sa soeur adorée. Son épée, Ikari, restait seule, planté dans le sol, intangible et abandonné à jamais, laissant seule les pauvres jumelles, l'une aux yeux ouverts, l'autre, fermés.
Noha regarda pour la dernière fois Stella,ferma doucement les yeux, laissant librement la mort venir la chercher.
* Si nous ne pouvons être ensemble ici...nous le serons ailleurs...*
Les flocons de neiges recommençâmes à tombés, indifférents aux sort qu'avait frappé ces jeunes filles, les recouvrant également de la même péllicule de neige...